ENACR - école Nationale Supérieure des Arts du Cirque - située à Rosny-sous-bois, cerclé de deux terrains de football et délimité par un grillage, le chapiteau détonne parmi le paysage. Autour, de multiples habitations, un paysage périurbain. Je tente de saisir les enjeux qui se tissent entre ce chapiteau, très visible mais inaccessible et les habitations aux alentours. Comment ce monde éphémère, propice à accueillir une fiction s’inscrit dans le paysage urbain ? Comment est-il perçu et quel lien se crée entre ces différentes architectures ? Dans mes images je suis partie à la rencontre d’une palette de personnages : trapézistes, contorsionnistes, marcheurs de fil. Des corps incarnés ou désincarnés, des figures en lévitation habitant ou quittant un personnage, plongées dans un espace infini, illimité. L’espace de tous les possibles où l’on peut se réincarner, s’habiter soi-même. Le son donne un point de vue extérieur et porte les projections, les fantasmes des habitantes du territoire sur ce monde visible mais impénétrable, vu comme une surface de projection, un écran à  fiction.