Je vis sur le terrain familial de ma grand-mère, qui était le terrain de mon arrière-grand-mère (et probablement de mon arrière, arrière). C’est vraiment un retour aux sources. Moi j’ai tout fait avec mes grands-parents. C’était vraiment la vie à l’extérieur qui n’existe plus. Mon arrière-grand-mère, je sais qu’elle travaillait beaucoup à travers les prières. Ma grand-mère coupait le soleil, enlevait le feu. Beaucoup de communication avec la nature. C’est des dons qui ont été perdus, des générations qui ont vécu dans la peur. Je me suis retrouvée avec des dons d’écriture. J’ai commencé à communiquer avec les défunts et notamment ma grand-mère. On avait la même date de naissance. Et on s’est toujours retrouvée. Et ce lien perdure encore grâce à cette connexion que j’ai. Il y a des moments où je suis très mal et où je peux deviner par exemple sa main qui vient se poser sur moi. Je suis très indépendante, très calme. Je me suis toujours un peu sentie comme si j’étais invisible. J’ai passé une partie de ma vie déconnectée. Et depuis peu, j’ai découvert ce côté lumineux où enfin, j’ose. J’ose être moi-même et être qui je suis. Tout ce que l’on rencontre dans la vie, même si c’est l’horreur totale, derrière il y a quelque chose qui nous propulse vers le mieux. Quelque chose que l’on doit faire à travers le collectif. Quelque chose que l’on doit créer pour les autres. Chaque femme est une pépite pour moi et porte en elle une force, une transmission familiale, des dons. 

 

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