
Saadia

Je suis née sur Grasse, j’ai été ATSEM pendant 38 ans. Je savais à peu près les enfants qui allaient réussir ou pas. C’est beau parce que nous, on le voit tout petit déjà. Là, je suis en maladie, je ne travaille pas pour des problèmes de santé. Quand on y arrive plus, il faut savoir s’arrêter et faire autre chose. Maintenant, je me consacre à ma vie à moi. Je prends un peu soin de moi parce que je trouve que je n’ai pas assez pris soin de moi. J’aime bien aller dans les endroits où l’on rit, où ça nous change un peu de la vie quotidienne. J’ai besoin un peu de me sentir utile quand je peux. L’association, c’est super, c’est un peu familial, ça donne un sens à la vie. À l’époque à la Blaquière, c’était chaleureux. Ça a choqué beaucoup de monde la démolition. De voir les briques sur les fenêtres ça démoralise. Même pour les jeunes de voir toute la cité qui s’éclate, c’est triste quand même. Comme une partie d’eux qui s’en va. Quand je rentre, je me dis bientôt il n’y a plus rien, tout va être rasé. Ça ne sera plus pareil.
Myriam - habitante des Fleurs de Grasse